La diffusion de fausses informations

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Depuis quelques années, nous entendons de plus en plus parler de fake news, fausses informations, hoax, etc. Tout cela sont des synonymes. Il s’agit d’informations douteuses, trompeuses ou sorties de leur contexte, voire carrément mensongères.

Nous avons tendance à penser que ce sont les autres, ceux qui publient ces fausses informations qui sont à blâmer… Mais il n’en est rien : si nous transmettons ces hoax, nous sommes tout aussi fautifs !

 

Nous allons voir dans ce billet, 3 points :

  • 2 types d’exemples
  • Selon la loi, qu’en est il ? 
  • Que puis-je faire à mon niveau ?

Exemples connus de fausses informations

Les chaines Facebook

 

Je suis enfant des années 80, et à cette époque il y avait énormément de chaînes de courriers. Il fallait recopier une lettre et la renvoyer à 10 personnes dans les 15 jours sinon les 12 enfers s’abateraient sur notre famille. Je n’ai jamais renvoyé ce genre de lettre et… ça va plutôt bien !

téléhpone réseaux sociauxAujourd’hui c’est plus subtil. Les peurs utilisées sont un peu différentes et les ficelles moins grosses, mais le fond est bien le même. Par contre, la portée est démultipliée par la mondialisation, les réseaux sociaux et la visibilité de tout un chacun sur les plateformes.

 

Les messages viraux pour dire que Facebook ne montre plus vos messages qu’a 25 amis ou qu’il faut copier/coller un texte bourré de fautes d’orthographe sinon Facebook va rendre public vos photos, ne sont que la version moderne et numérique du même phénomène. Mais ces chaînes-là touchent des millions de personnes !

 

Nous ne savons pas trop à quoi ça sert ni si c’est utile, mais dans le doute, nous partageons.

 

Pourtant le bon sens voudrait plutôt que dans le doute, on s’abstienne ! Pour toutes les sphères de la vie : 

  • Si j’ai un doute sur le fait que j’ai le temps ou pas de dépasser un camion… Je m’abstiens de dépasser ! 
  • Si j’ai un doute sur la fraîcheur d’aliment… Je m’abstiens de le manger ! 
  • Si j’ai un doute sur ma capacité financière sur un projet, je m’abstiens de le lancer sans vérifier !
  • Si j’ai un doute sur une information… je m’abstiens de la partager !
  • etc.

De plus, en cas de doute sur une information, il est possible de trouver la source, de croiser avec une autre, ou de trouver si c’est un hoax déjà connu et référencé.

hoaxbuster logoPar exemple, le site hoaxbuster.com (ou leur groupe facebook ) permet de poster une info douteuse et des bénévoles vont faire des recherches, ou encore parmi les fausses nouvelles déjà référencées, vous retrouverez peut être la votre.

Le moteur de recherche Google permet aussi de trouver rapidement des pistes pour lever les doutes. 

Les sites trompeurs ou mensongers

 

Dans les sites trompeurs, le cas que je connais le plus est celui de “Santé+ Mag”.

Sous couvert d’informations médicales disruptives, de nombreuses contre-vérités ou mêmes pratiques dangereuses ont été prônées et partagées à très grande échelle.

Suite à l’article du Monde de 2019 de nombreux autres articles tout aussi controversés ont été rédigés et partagés. 

 

Il existe de nombreux autres sites, comptes, blog qui diffusent des informations biaisées, déformées ou juste dangereuses. Je mets juste cet exemple pour illustrer mais il n’est en aucun cas plus ou moins problématique que d’autres. Les fakes news, hoax, canulars, prennent de nombreuses formes et certaines semblent parfois très crédibles, bien documentées, et il est très difficile de les détecter.

 

Ce que dit la loi en France

 

justice loiLe fait de transmettre explicitement et sciemment de fausses informations est passible de d’amendes et/ou peines de prison : c’est un délit depuis 1881.

Cependant il est très difficile de caractériser une fausse information.

Selon le texte, “la publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler, sera punie d’une amende de 45 000 euros”. Il en va de même pour la diffamation et l’injure. L’auteur risque un an d’emprisonnement en cas de délit de montage, selon l’article 226-1 du code pénal lié à la vie privée.

L’article 322-14 du Code pénal prévoit par ailleurs depuis 2000 une sanction spéciale pour les canulars en vue de déclencher une alerte : “Le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu’une destruction, dégradation ou détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.”

 

Stricto sensu, dire dans un article que “le citron guéri du cancer” ne trouble pas l’ordre public. Pourtant c’est bien une fake news, un hoax. Le législateur a bien conscience de ces limites, mais il est très difficile d’être précis dans la définition vu l’imagination débordante de l’être humain pour inventer de fausses nouvelles.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_contre_la_manipulation_de_l%27information#:~:text=La%20loi%20contre%20la%20manipulation,et%20promulgu%C3%A9e%20le%2022%20d%C3%A9cembre%20.

Que faire contre les fake news?

 

A notre niveau nous sommes tous vulnérables aux fausses informations. Nous avons des biais cognitifs qui, sans que nous en ayons conscience, nous amènent à croire certaines informations non factuelles plutôt que d’autres.

 

Pourquoi sommes-nous si sensibles aux fake news ?

 

Chacun se dit : “bah, je sais pas trop mais dans le doute je partage…”. Ça crée donc un effet boule de neige et diffuse l’information qui devient de fait plus concrète et donc plus ‘vraie’ pour tous.

Plus nous sommes exposés à une information, plus nous la prenons pour vraie. La nature humaine est ainsi faite… pleine de biais cognitifs de ce genre.

Radio-canada a un article assez complet sur les biais cognitifs et leurs implications sur les fausses nouvelles que je vous invite à lire en complément.

 

Chercher les sources

 

La première étape, avant de partager une information, est de s’assurer de l’auteur ou de la source.

S’il n’y a pas clairement d’auteur identifié, c’est déjà un premier drapeau jaune.

 

Confronter les informations

Une autre bonne pratique pour lutter contre ce fléau est de confronter l’information. C’est plus long, mais souvent le jeu en vaut la chandelle.

web moteur de recherche

Les algorithmes des réseaux sociaux ont tendance à faire en sorte de vous proposer du contenu que vous appréciez. C’est-à-dire qui correspond déjà à vos centres d’intérêts, vos habitudes ou encore à vos idées. De ce fait, il sera rarement proposé un article prônant les bienfaits du régime végan à une personne ayant partagé de nombreuses photos de viande sur Instagram. 

Pourtant pour avoir l’esprit ouvert et remettre en cause ses croyances, il est important de confronter ce à quoi on croit, à ce qui est scientifiquement prouvé ou en cours d’étude.

 

Si vous voyez une information qui dit que les céréales sont mauvaises pour la santé, que vous soyez convaincu ou non du bienfait des céréales, faites une recherche avec le pitch. S’il y a plusieurs résultats, vérifier que ça n’est pas issu de la même source. Si vous le pouvez, lisez le texte de la source et non l’interprétation intermédiaire.

 

Pour expliquer cela bien plus en profondeur et bien mieux que moi, les chaines youtube d’Hygiène Mentale et Chat Sceptique sont de véritables pépites :

 

La vidéo d’Hygiène Mentale https://www.youtube.com/watch?v=eLLIm-GpJh4&t=174s monte à partir de la minute 12, un cas concret sur les céréales et le cheminement pour décrypter une information. C’est super intéressant, je vous invite à regarder la vidéo en entier !

Récapitulons

 

Même si nous ne sommes pas responsables des fausses informations, nous sommes responsables de leur propagation.

Il s’agit donc de faire attention à ce qu’on partage à nos cercles de proches ou d’amis.

 

Quelques vérifications d’usage s’imposent avant tout partage :

  • trouver la source
  • vérifier que d’autres sources ont une informations similaire ou une analyse 
  • si on peut, lire l’étude originelle
  • vérifier sur les sites de hoax si l’information n’est pas déjà présente
  • toujours préciser si on a un doute sur l’information et qu’on décide tout de même de la partager

En espérant vous avoir aider !

recherche sur internet

Les ressources complémentaires qui peuvent vous aider :

 

 

Illustrations : https://storyset.com/web

1 réflexion sur “La diffusion de fausses informations”

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